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ekulumanawea ya mulimba itengene matumba
17 novembre 2014

409 PAGE DE L'EX MINAT

C est sur 409 pages, pas moins que Marafa Hamidou Yaya présente son bilan à la tête du ministère de l’Administration territoriale et subsidiairement de la décentralisation, puisqu’il l’abrège Minat et non Minatd comme dispose le dernier décret créant cette administration.

Sur ce quasi demi-millier de pages, le célèbre détenu du Secrétariat d’Etat à la Défense (Sed) prévient dans l’avant propos de l’ouvrage qu’il signe lui-même comme tous les autres discours de cortège (post scryptum, annexes) qu’il ne s’agit pas de ses mémoires, car ce type de littérature marque généralement la fin de carrière des hommes politiques et autres visages publics dans les habitudes des milieux de l’édition. Pour Marafa Hamidou Yaya, il s’agit simplement d’ «assumer le passé pour reconstruire l’avenir».

Car, aussi détonnant que cela puisse être,  à 62 ans, l’ex-secrétaire général de la président de la République parle d’avenir et l’entrevoit certainement sous de bons auspices. Et ce,  malgré la peine de prison de 25 ans qui lui a été infligée en 2012 pour détournements de deniers publics.

Lui-même reconnaît qu’à son âge ce type de peine est assimilable à la peine à vie. Mais exprime de façon sibylline, qu’il pourrait recouvrer sa liberté bien avant le terme de celle-ci, puisqu’étant reconnu par des instances internationales et de pays amis comme prisonnier politique au Cameroun. Mais pour se préparer à l’avènement de ce jour, Marafa tisse sa toile et présente sa part de bilan à «la mangeoire» comme qui dirait.

Il indique dans les quatre parties qui constituent la substance de son ouvrage édité aux Editions du Schabel que tient le journaliste Haman Mana, Dp du Quotidien Le Jour, ce qu’ont été ses « dix ans au Minat». Ces années faites de réussites, mais aussi d’échecs ; de grandeur, mais également de misères.

Des misères comme celles causées par la non prise en compte de ses nombreuses propositions pour l’organisation plus efficace des élections, pour l’aménagement de la protection civile, pour l’accélération du processus de décentralisation.

Destin

Marafa Hamidou Yaya veut-il en ressortant ou en mettant en valeur ses efforts remarquables observés par ses nombreux collaborateurs qu’il prend à témoin, au cours de l’exercice de cette parcelle de pouvoir que lui a confié Paul Biya qu’il présente comme principal responsable de la déchéance sociale et économique du Cameroun, se démarquer du bilan du Renouveau que tous les esprits honnêtes trouvent moyens ?

Oui assurément ! Pour l’illustrer, il ressort les propositions faites à l’époque pour éviter les conflits à Elecam, les mesures proposées pour mettre le Cameroun à l’abri de certaines catastrophes, celles prises et appuyées pour éviter une crise politique découlant de l’impréparation des élections couplées législatives-municipales de 2002  ou encore son engagements à l’étranger pour ramener de bons contrats dans son pays etc.

A la clé, et à travers les tranche de vie de Minat et des scènes vécues dans les allées du pouvoir,  il rend le peuple lui également responsable de ce recul, lui qui a élu et réélu Paul Biya à maintes reprises. D’où certainement son appel à l’action… l’action d’un peuple qui prend son destin en main.

Mais davantage, l’ancien ministre d’Etat identifie son indépendance d’esprit, sa résistance devant certaines options du président comme une des sources de ses malheurs.

Cette identification ayant un objectif à double détente : celui de démontrer son démarquage du régime de Yaoundé, ce qui le rendrait moins comptable que les autres des échecs stratégiques et celui d’indiquer que c’est pour n’avoir pas ciré les pompes du chef qu’il est tombé en disgrâce.

Farfelu ? Non certainement !  Si l’on se souvient que  les régimes trop longs essayent toujours de manger  leurs enfants pour se maintenir. Le débat est en tout cas ouvert …

Prince EWAH

Le Choix de l’action : mes dix ans au MinatMarafa Hamidou Yaya, Editions du Schabel, 2014, 409 pages, 15 000 Fcfa

«…  Je n’ai pas fait le choix de l’expectative permanente. J’ai fait celui de l’action, et on me permettra de penser qu’il était plus difficile, plus courageux et plus constructif.

Ce n’est pas tout. Certes, au fil du temps, le régime dont j’ai été l’un des acteurs a décu les espérances des Camerounais, dont la grande capacité de résilience a permis d’éviter le pire. Au moins jusqu’ici. Le jugement de l’histoire situera peut-être l’origine des échecs et des difficultés d’aujourd’hui dans les succès d’hier, montrant que le régime n’a pas su les prolonger et les approfondir. Mais n’attendons pas l’avis des historiens pour admettre que c’est nous, peuple camerounais, qui avons élu et réélu Paul Biya durant trois décennies. Nous devons accepter cette responsabilité pour lourde qu’elle soit.

J’ai d’autant moins de raison de ne pas assumer mon action que je n’ai jamais servi Paul Biya, mais l’intérêt supérieur de la nation. Mon récit le montre sans aucune ambigüité.

Avec ce personnage disjoint, insaisissable, dissimulant des gouffres intérieurs insondables, mes relations  ne furent à aucun degré que professionnelles. Le lecteur constatera la latitude souvent grande qu’il me laissait mais aussi l’esprit d’indépendance avec lequel je me suis opposé à lui pour imposer des orientations salutaires ou en infléchir des mauvaises, voire simplement sortir de l’inertie. Parfois sans résultat.

Parfois avec succès, comme le report du scrutin couplé du 23 juin 2002, pour la validation de certaines élections de juillet 2007 qui avaient vu élire des rivaux du Rdpc, pour la féminisation des cadres du  commandement territorial et par « contagion » de l’administration en général, pour le renforcement des infrastructures préfectorales  indispensable à la déconcentration, corollaire de la décentralisation, ou pour la gestion des émeutes de 2008 …».

 

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